J’ESSAIE DE TUER PERSONNE
- compasegure
- 24 août
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 août
Collectif Takamaka
Théo Michel-Bechet
SEUL EN SCENE, SEUL EN SOINS

Seul… Comment imaginer un hôpital, une salle de soins, des chambres de patients, un déambulateur, une morgue… avec une table, une chaise et une lampe éblouissante ?
Théo Michel-Bechet y parvient et de fort belle manière. S’appuyant certes sur le texte de l’infirmier écrivain Sammy Sapin, mais en le faisant sien, il nous invite à le suivre dans un parcours hospitalier minimaliste, dont le « personnage » principal serait cette lumière blanche incandescente, qui rythme tous ses mouvements.

« Tout a commencé par un examen », à l’issue duquel il obtint son diplôme. S’ensuivent toutes sortes d’expériences auprès des malades, de la perfusion au massage ou de la piqûre à la toilette mortuaire.
La chose importante : « Sentir, ressentir, pas trop regarder… ». Mais en même temps, il faut agir… Dans les soirées hospitalières, on parle surtout des médecins, qui tiennent les premiers rôles, puis seulement des infirmiers et des aides-soignant.e.s.
« Qu’est-ce qui nous presse et qu’este-ce qui nous fait tenir ? ». Et même si la première chambre dans laquelle il entre est celle d’un patient mort, il reprend espoir, seulement éclairé par cette lampe de travail éblouissante. « L’aube qui annonce la fin de mon service décide de ne pas trop tarder… ».

Nous aurons passé une nuit complète en sa compagnie, seulement guidés par cette lumière changeante en constant mouvement, qui ponctue les atermoiements des patients comme ceux de ce soignant-là, faisceau lumineux en dehors duquel tout est sombre et noir, comme un mystère entourant la vie et la mort. Quittant ses baskets de travail pour enfiler ses chaussures de ville, Théo nous quitte et on le regrette déjà.
Véronique Blin
Photos Marie-Laure Chevalier
Commentaires