Alpestre et Philynx – Zone & Cie
Il s’agissait d’un concert…
Bon… l’idée est double, doublement menée par deux clowns facétieux, par le jeu desquels, en principe, le grand Poquelin ne devrait pas se retourner dans sa tombe…
Idée double, car en deux parties : dès l’abord, un entrelacs d’extraits des pièces les plus célèbres de Molière, des poésies de Ronsard ou de Marbeuf, agrémentés à la guitare par des notes en sourdine aussi répétitives que discrètes. Un concert empêché par quelques cabrioles linguistiques : « la mère de l’amour ; la mer sort de l’eau ; dégage traître, je suis en concert, je ne peux pas jouer de dos devant des traîtres ! » « La, Do, Si, La, pas de dos, mais ce Do là ! Faisons un peu grâce à la nature humaine et voyons ses enfants avec quelque douceur ».
De douceur, il sera peu question, plutôt de cabrioles virevoltantes, disparition en coulisse, réapparitions fâchées, duels, combats, rivalités… qui va gagner ? Peut-être les spectateurs, car en seconde partie, les voici conviés à un vigoureux « karaoké Molière », où volontaires duettistes sont appelés à jouer à leur tour, certaines scènes bien connues de l’auteur qui défilent à l’envi sur l’écran disposé sur la scène.
Cette complicité somme toute imposée a plusieurs effets : l’adhésion au projet, visible pour certains, qui y mettent tout leur cœur et la tête couronnée d’un chapeau de leur choix ; plus réservée pour d’autres, comme contraints de pénétrer dans une arène obligatoire… certaines scènes sont bien longues…, mais font tourner l’horloge de leur prestation duettiste. La Zone & Cie gagnerait à être plus concise, à ne s’éparpiller que si la situation l’exige…
Tous y trouveraient bénéfice : eux, en une plus belle rigueur, nous, en capacité bien meilleure à les suivre.
Véronique Blin
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