LES DIABLOGUES

Sur l’ensemble du plateau, un décor peint embrasse la scène. On y devine des escaliers qui ne mènent nulle part, des bêtes qui s’envolent, des yeux qui scrutent… Une grande fresque composée d’éléments fantaisistes, d'intérieurs impossibles, d'extérieurs irréels. L’imaginaire est sollicité d’emblée. Un univers soutenu par un jeu de lumière qui reflète les thèmes abordés dans les différentes scènes. En correspondance avec les textes de Roland Dubillard, tous emprunts d’une fantaisie de langage et d’absurdité. Sur la scène une chaise pour deux et une malle pour tout. Dans cet espace presque nu, les corps des comédiens vont se mouvoir au gré de leurs pérégrinations poético-burlesques.

Il semble nécessaire que ces textes qui respirent la spontanéité, l’immédiateté d'une expression enfantine à la réflexion loufoque soient servis par un rythme soutenu. Pour mettre en valeur une parole qui jaillit du cœur plus que de la tête, deux énergumènes pensent, élaborent des théories, échafaudent des philosophies. Toutes leurs idées sont bancales, poussées au ridicule, toujours plus farfelues… Sur des thèmes proprement humains que sont la peur, la vanité, la liberté, le conflit, la conscience de soi et de l'autre, deux clowns, pour qui les mots font office de nez rouge, palabrent, dansent, digressent avec légèreté et un engagement total.