Anthropo-Scènes

« Le bras de l’homme s’agite, la fièvre monte, l’hiver s’en va…

Le bras de l’homme recouvre, le poison se répand, l’abeille s’en va…

Le bâton de l’homme frappe, l’atome se rompt, la vie s’en va… Joli petit renard roux, esprit de feu, pardonne-moi : j’étais là, j’ai tout vu, je n’ai rien fait… »

Cyrille Rathgeber

Dans une co-écriture autour des récits des chercheurs, Nolwenn Le Gal et Cécile Peyrot ont créé, à partir d’une réunion de scientifiques s’interrogeant sur la forme du discours à adopter, un spectacle destiné à réfléchir, amuser et permettre une mise en mouvement du spectateur sur le sujet.

Dans un dispositif résolument accessible, les comédiens reprennent les textes des scientifiques, auxquels viennent s’ajouter plusieurs autres interventions tantôt percutantes, tantôt humoristiques. L’objectif étant de questionner la forme de l'information donnée, le spectacle utilise la vidéo - pour projeter les témoignages bruts de “personnes ordinaires”, qui s’expriment sur leur rapport à l’écologie - aussi bien que la forme scientifique, empirique, métaphysique ; le voyage, l’activisme, l’émotion brute, le discours politique, le conte, et l’utopie.

Car il y a urgence et les scientifiques usent de tout ce qui les traverse, en tant que scientifiques, mais surtout en tant qu’êtres humains. Le fil rouge de leur interrogation? L’émotion. Les scientifiques débattent au plateau en direct. Ils sont d’accord, puis ils s’accrochent, et échangent avec le public.

La forme du spectacle est résolument active et au présent, presque décalée : car parler d’écologie, ce n’est pas une mince affaire ! Et ils veulent trouver des solutions ! Ainsi, la parole du chercheur se mêle parfois à celle de l’artiste, qui se demande comment témoigner de l’amour pour notre monde et d’une forte envie de rester en vie ? Les spectateurs emportent alors avec eux ce qui les touche, ce qui leur parle.

Ce qui se joue nous concerne tous, le plateau est tout aussi bien la scène que la salle et les comédiens ne marquent pas toujours de frontières entre ces espaces.

La scénographie est épurée, avec un espace ouvert sur les spectateurs. Les scientifiques évoluent au plus près d’eux et les intègrent à la réunion. Ici, tout le monde est concerné.

Au plateau : un tableau pour écrire quelques notions clefs, des tables et des chaises, des supports de projection (murs ou écrans), de quoi réfléchir tous ensemble pour construire demain.